Messe présidée par Régis Morelon, en la chapelle de la Visitation Sainte Marie, 110 rue de Vaugirard
Textes du dimanche (cliquer pour voir les textes bibliques de ce dimanche)
L’Avent. Un confinement spirituel
…L’Avent est une sorte de confinement spirituel. Le temps s’arrête quelques semaines pour nous préparer à accueillir une nouveauté radicale, dont on connait le titre mais dont la signification est une redécouverte permanente : la nouveauté d’un Dieu qui se fait homme.
À tellement l’entendre et le répéter, on risque de ne plus voir l’audace folle d’un Dieu qui s’incarne au cœur de l’histoire humaine. L’audace du radicalement Autre devenu incroyablement proche.
L’Avent est ainsi un temps pour arrêter le temps, mettre les pendules à zéro et commencer à compter ce qui compte. L’Avent est le temps pour attendre une naissance qui va changer nos vies. L’Avent est l’occasion de libérer notre imaginaire et d’oser sortir du cadre connu.
L’Avent peut ainsi nous aider à vivre le confinement physique comme une préparation pour que « le jour d’après » ne ressemble pas aux « jours d’avant ». Nous voulons retrouver nos activités, nos cultes, et notre rythme d’avant. Et l’Avent nous invite à découvrir que nous pouvons vivre et célébrer autrement.
Elena LASIDA, professeure à l’Institut Catholique de Paris
Mot d’accueil
Bienvenue à tous. Tous accueillis dans la JOIE de ce 3ème Dimanche de l’AVENT que nous célébrons avec Régis Morelon, religieux dominicain, ami de notre communauté que nous remercions de son accompagnement.
Je parle de JOIE malgré les épreuves que nous traversons car les textes de ce jour vont nous montrer que la joie est un fruit de l’Esprit de Dieu, ce don de l’Esprit qui inspira le cantique de Marie.
En allumant la 3ème bougie de la couronne de l’Avent pour commencer notre célébration demandons d’accueillir ce don d’une joie durable.
PRIÈRE UNIVERSELLE
R/ Seigneur écoute-nous, Seigneur exauce-nous !
Nous te présentons les personnes enfermées dans des logiques de désespoir qui ne peuvent plus s’ouvrir à la joie qui vient de Toi. Nous te prions, Seigneur.
R/ Seigneur écoute-nous, Seigneur exauce-nous !
Nous portons vers Toi les hommes et les femmes abîmés par la privation d’emploi et l’inutilité sociale, conséquences désastreuses de la crise sanitaire. Que ces frères et sœurs en humanité puissent se remettre debout dans un avenir proche par la sécurité d’un emploi et la récupération de leur dignité. Nous te prions, Seigneur.
R/ Seigneur écoute-nous, Seigneur exauce-nous !
Nous te présentons notre communauté heureuse de se retrouver pour partager ta Parole. Comme nous y invitent Jean Baptiste en ce dimanche et le pape François dans son dernier livre, ouvre-nous avec ton Esprit à l’urgence de changer. Nous te prions Seigneur.
Tout d’abord souhaitons que chacun et chacune ait surmonté sans gravité les perturbations amenées par la pandémie.
Après la Pentecôte le calendrier liturgique repart dans le « le temps ordinaire ».
Cette année les chrétiens, accompagnés par le coronavirus, ont vécu le Carême et Pâques dans le confinement.
Avec la fermeture des lieux de culte pour les célébrations nous avons vécu à Paris la situation que connaissent de nombreux chrétiens en France surtout à la campagne depuis des années : église fermée sans célébration hebdomadaire.
Depuis deux ans la Communauté de St. Bernard a affronté cette situation et réussit à maintenir un partage eucharistique mensuel.
Restreints dans nos déplacements durant le confinement nous avons peut-être eu la latitude d’éclaircir notre vision sur la vie d’une communauté chrétienne pour l’annonce de l’Evangile aujourd’hui, notre demande dans le partage eucharistique, nos désirs de responsabilités et d’animation pour tous les baptisés clercs/laïcs… et nous avons observé le comportement des diverses communautés ou paroisses et de leurs pasteurs.
Espérer le retour d’une « pratique ordinaire » serait une erreur. Inspirés par le souffle de l’Esprit comme après la Pentecôte les premiers chrétiens, parlant toutes les langues pour être compris de tous, saurons nous changer nos pratiques après la maîtrise du coronavirus ?
François Cassingena-Tréverdy prêtre bénédictin, moine de St. Martin de Ligugé vient de rédiger une réflexion sur : « Repenser l’Eucharistie au moment où la messe revient ».
« Nos églises vont ouvrir à nouveau leurs portes à tous ceux dont nous serons si heureux de revoir le visage et d’entendre la voix au terme de ces longues semaines de séparation. Fais-moi entendre ta voix, car ta voix est douce et ton visage est beau (Ct 2, 14), dit le Seigneur à son Peuple, dit la Parole de Dieu au Peuple de Dieu. Nos églises vont ouvrir bientôt leurs portes : il est temps d’y faire encore un peu de ménage. De nous mettre au clair, surtout, quant à la conception que nous nous faisons de leur finalité, c’est-à-dire de l’Eucharistie que nous y célébrons. Nos églises vont-elles ouvrir seulement pour un entre-soi confortable, pour des cérémonies où le rituel distrait du spirituel, pour la répétition de fadaises et de boniments infantiles, pour l’appel racoleur et tapageur à des émotions fugitives, pour l’entretien exténué et morose de la consommation religieuse ? Ou bien vont-elles s’ouvrir pour un questionnement et un approfondissement de nos énoncés traditionnels, pour une interprétation savoureuse de la Parole de Dieu loin de toute réduction moralisante, pour une ouverture efficace aux détresses sociales, pour une perméabilité réelle aux inquiétudes, aux doutes, aux débats des hommes et des femmes de ce temps, en un mot pour la révolution eucharistique ? Si le temps de confinement et de suspension du « culte » public nous a permis de prendre la mesure de la distance qui sépare les deux extrêmes de cette alternative, autrement dit du pas que le Seigneur de l’histoire attend de nous, alors, pour parler comme le bon roi Henri, le bénéfice que nous avons retiré valait bien quelques messes… en moins. »
Faisons part nous aussi de nos réflexions de confinés et échangeons.
En raison des aléas et des contraintes imposées par la protection sanitaire il est difficile d’envisager un partage eucharistique au 110 rue de Vaugirard en juin.
Bonne fête de Pentecôte.
Donnez de vos nouvelles et à bientôt.