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Le père Guy Lafon est décédé le jeudi 16 avril 2020, à l’âge de 90 ans, en la 59e année de son sacerdoce |
Il a été inhumé au cimetière de Clamart (92) dans l’intimité, après un temps de recueillement guidé par le père Marc Dumoulin, ce mardi 21 avril à 11h.Né à Paris le 5 novembre 1930, universitaire (ENS Ulm 1952, agrégé de lettres classiques en 1955), il est ordonné prêtre pour le diocèse de Paris en 1961, par son maître au petit séminaire de Conflans (94) et ami, le futur cardinal Pierre Veuillot. Théologien, il a accompagné et formé des générations d’étudiants, d’abord comme professeur au séminaire d’Issy-les-Moulineaux (92) de 1965 à 1968, puis comme professeur de théologie dogmatique à l’Institut catholique de Paris, entre 1968 et 1996. Il a aussi été l’aumônier de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (5e) de 1965 à 1979.Après 1979, Guy Lafon a exercé différents ministères en paroisse : comme vicaire à Saint-Marcel (13e) de 1981 à 1988, comme chapelain à Saint-Bernard de Montparnasse (15e) de 1994 à 1997, où il a encouragé la communauté à « élargir l’espace de sa tente. » A nouveau à Saint-Marcel (13e) de 1998 à 2004, comme curé, et enfin comme vicaire à Saint-Jean-des-Deux-Moulins (13e) de 2004 à 2016.De 1981 à 1996 il renoue avec l’enseignement, en classes préparatoires. Le père Guy Lafon entre à la maison Marie-Thérèse au printemps 2019.Sa passion pour la Bible et l’annonce de la foi l’avait conduit à ouvrir une école de lecture, « la Table de l’Évangile ». De 1994 à 2013, ces ateliers de lecture reprenaient et rendaient accessibles au plus grand nombre les fruits de ses recherches et enseignements en matière de christologie, anthropologie théologale et sciences du langage. Il a publié de nombreux ouvrages, qui ont en commun d’explorer les conditions de possibilité de la foi dans la société contemporaine, en ouvrant à une relation sereine avec l’épistémologie et les exigences du temps présent. Son humanité simple et si généreuse, son intelligence des relations humaines et de la foi ont fait de lui un accompagnateur apprécié, un prédicateur hors pair, un auteur inspirant, et un ami précieux. |
O.H.
Et Jésus nous dit :
Je suis le Bon Pasteur… Je connais mes brebis… Je donne ma vie pour mes brebis.
Je me donne, moi-même, pour mes brebis.
Le Christ donne sa vie et il la reçoit à nouveau du Père.
C’est une véritable respiration entre le Père et le Fils.
Je ne donne pas comme le monde donne, nous dit Jésus.
C’est sans marchandages, sans conditions et sans violence.
C’est Dieu qui se donne.
Et nous, les brebis que nous sommes ?
Jésus nous dit : Elles entendront ma voix,
il y aura un seul troupeau, un seul pasteur.
Le Christ s’adresse à toute l’humanité et pas seulement aux catholiques ni aux soi-disant bons chrétiens, il s’adresse à toute l’humanité.
Le Christ s’adresse à tout homme.
Et chaque homme l’entend.
A son heure, chaque homme entend un fragment de la Résurrection.
Quand Jésus parle de lui en se désignant comme le bon pasteur, le vrai berger, il cherche à dire quelque chose d’essentiel à son sujet et à notre sujet également.
Un vrai berger n’hésite pas à donner sa vie pour ses brebis. Il est prêt à tout pour elles qui sont sa raison de vivre comme berger. Mais Jésus ajoute une chose : il donne sa vie « pour la recevoir à nouveau ». Le don de sa vie n’est donc pas une perte mais une attitude qui consiste à s’en dessaisir pour la recevoir nouvelle. Finalement, même pour Jésus, la vie est un don qui se reçoit et elle se reçoit quand on la donne.
Cet échange mystérieux entre la vie reçue et donnée, au point que les deux se confondent, est le mystère de la vocation de chacun. Donner la vie que nous avons reçue ouvre à une vie nouvelle. Essayez, même un peu !
Thierry Lamboley
R/ Entends nos prières, entends nos voix, entends nos prières monter vers toi !
Jésus se présente comme le bon Pasteur. Nous te confions, Seigneur, les personnes qui évoquent pour nous la figure du bon pasteur. Aujourd’hui, nous te confions tout particulièrement, Odile Hornik, femme de convictions et d’amour qui a œuvré à la vie de cette chapelle avec grand dévouement.
R/ Entends nos prières, entends nos voix, entends nos prières monter vers toi !
Jésus insiste sur la différence entre le bon Pasteur et les mercenaires. Demandons-nous si nous sommes plutôt bon pasteur ou mercenaire envers les personnes qui nous sont confiées de par nos responsabilités familiales, professionnelles, ecclésiales.
R/ Entends nos prières, entends nos voix, entends nos prières monter vers toi !
Jésus, le bon pasteur fait entendre sa voix aux brebis.
Bénis sois-tu pour ces hommes et ces femmes qui, comme Odile, nous font entendre ta voix. Débarrasse-nous, Seigneur, de ce qui nous envahit et nous assourdit, donne-nous d’entendre ta voix, dans la confiance, d’où qu’elle puise venir, même les lieux les plus inattendus.
R/ Entends nos prières, entends nos voix, entends nos prières monter vers toi !
R/ Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix, Seigneur, fais de nous des bâtisseurs d’amour !
Seigneur,
L’essentiel à transmettre pour le Jésus de Matthieu, c’est que la fidélité à la Loi n’est pas une affaire d’obéissance passive et formelle. Elle consiste pour chacun à inventer une manière personnelle de la vivre et de lui donner corps. Ainsi, par rapport aux six prescriptions de la Loi juive qui sont évoquées par Jésus, c’est à chacun de découvrir la façon de se les approprier personnellement, en son âme et conscience, dans le contexte de son existence. Son propre choix n’est pas forcément celui du voisin et, loin d’être un chemin de facilité, c’est plutôt une voie étroite où l’on est radicalement seul avec soi-même.
Quel que soit ce qu’à pu dire précisément Jésus à ce sujet ces perspectives sont dans la droite ligne de ce qu’il a enseigné et de ce sur quoi il a misé sa vie. La grandeur d’un être humain (d’un fils de Dieu), a-t-il sans cesse déclaré en paroles et en actes, c’est d’être fidèle à ses risques et périls, à ce que sa conscience lui dicte au plus intime, sans quoi il se renierait lui-même.
C’est ce qu’à sa manière, Marcel Légaut n’a cessé de répéter et de mettre en pratique autant qu’il a pu. Tout le chapitre 3 de son livre « Devenir soi » sur l’appropriation de la Loi et de la doctrine est come un écho moderne et saisissant des paroles de feu du Jésus de Matthieu dénonçant le formalisme et appelant chacun à inventer une façon personnelle de traduire la Loi générale dans sa pratique, quitte dans certains cas à la transgresser.
Jacques Musset dans S’approprier l’évangile selon Saint Matthieu.