Textes du dimanche (cliquer pour voir les textes bibliques de ce dimanche)
Mot d’accueil
Aujourd’hui, nous célébrons la Transfiguration du Seigneur.
Quelque chose s’est passé sur la montagne. Pierre, Jacques et Jean en ont été tellement effrayés qu’ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
Tout de même, jusque-là, Jésus avait fait bien mieux :
Dans une noce, on l’a vu changer de l’eau en vin.
On a vu des filets de pêche tellement remplis qu’ils se rompaient.
Il a remué des foules, avec des annonces enflammées.
Il a guéri des aveugles et des paralytiques.
Mais, récemment, il a disparu au désert !
Et aujourd’hui, que s’est-il passé ?
Dans les Eglises d’orient, cette fête est appelée Méta-morphose.
C’est un passage au-delà de la forme, au-delà de l’apparence.
C’est une promotion.
Une promotion, ce n’est ni une défiguration, ni une disparition de l’humanité.
C’est, pour nous tous, aller au-delà de ce qui existe déjà.
Dans notre quotidien, il y a parfois de ces moments surprenants.
Ensemble, nous tenterons d’aller au-delà.
Et c’est au moment de la prière universelle que vous aurez la parole.
Témoignage : Au mont Sinaï
P. L
C’était il y a quelques années en Egypte, lors d’une retraite dans le désert avec un groupe animé par Philippe Maillard, dominicain qui a vécu longtemps à Lille au milieu des plus pauvres.
Un jour, de bon matin, il était 3 heures, il faisait encore bien nuit, notre groupe se met en marche en direction du mont Sinaï. Malgré la reconnaissance du terrain la veille, difficile de trouver le bon chemin dans la nuit noire. Cependant, les yeux s’habituant peu à peu à l’obscurité, nous réussissons à le retrouver.
Après quelques heures de marche nous arrivons au sommet au cours de la matinée. De là-haut une vue à couper le souffle sur un paysage désertique, aride et beau.
Nous apercevons une petite chapelle vers laquelle nous nous dirigeons, elle est fermée. Notre déception ne dure qu’un instant : un jeune moine arrive et tel Saint Pierre il sort de sa poche la clé pour nous ouvrir la porte.
Nous entrons donc, et chacun, en silence, prie.
Au bout d’un moment Philippe Maillard me demande d’entonner un chant.
Un peu pris au dépourvu je me mets à chanter le Kyrie de Sylvanès, rapidement repris à quatre voix par l’ensemble groupe.
C’est là que l’inattendu, l’indicible, l’incroyable se produit : un moment de grâce pendant lequel le temps est comme suspendu ; nous sommes bien au sommet du Sinaï et dans un « ailleurs » en même temps ; moment de calme, de plénitude, de sérénité ; un de ces moments que l’on souhaite voir durer …
Bien qu’éphémère, ce moment est resté gravé dans mon corps et dans ma mémoire.
Des dizaines d’années après son empreinte est toujours là, au point même d’avoir transformé mon regard sur ce qui nous entoure. Le chant est pour moi une forme d’expression de l’humain, il nous dit quelque chose du Beau, et du Divin, surtout quand il est partagé avec d’autres.
C’est à travers le chant que, tout en haut du Sinaï, il a été donné à notre groupe de faire une expérience du Divin.
leave A Comment