28e Dimanche du Temps Ordinaire
Messe présidée par Yvon Lemince, en la chapelle de la Visitation Sainte Marie, 110 rue de Vaugirard
Textes du dimanche (cliquer pour voir les textes bibliques de ce dimanche)
Mot d’accueil
Dès la première lecture, les quatre textes de ce dimanche nous font du bien : ils parlent de fêter ensemble, des repas savoureux et copieux, d’un hôte plein de sollicitude qui essuie nos larmes, pasteur rassurant sur les chemins difficiles, d’un Dieu qui comblera nos besoins magnifiquement dans la lettre de Paul. Et dans l’évangile, d’un roi qui invite au festin des noces de son fils. Ces quatre textes réjouissants nous les lirons ce dimanche où nous voulons nous souvenir de notre chère amie Maddy Roche.
C’est une heureuse coïncidence. Car Maddy était un être joyeux, elle avait le sens du contact et son contact nous faisait du bien. J’ai recueilli quelques mots des messages reçus quand nous avons annoncé son décès.
La vivacité de Maddy faisait dire à son amie Marie Michèle Grolleron que Maddy était du champagne, aussi pétillante qu’une coupe de champagne.
D’autres se souviennent de son rire, et même de ses fous rires dont elle était capable d’entrainer les participants de l’équipe de la passerelle où elle a consacré une grande partie de son temps et de son énergie à l’animation de cette vitrine de la chapelle sur l’esplanade de la gare Montparnasse. Maddy a toujours gardé une possibilité d’enthousiasme. A l’image de son corps gracile et souple, son esprit a conservé jusqu’à la fin une souplesse exceptionnelle dans l’ouverture aux idées nouvelles.
Mais revenons à l’évangile, pour moi, Maddy reste une femme d’espérance, l’invitée que le roi de la parabole aurait voulu avoir à la table du festin.
Rentrons donc dans cette célébration en ouvrant nous cœurs à la Parole qui nous invite à participer pleinement à la fête de la vie comme Maddy l’a fait.
PRIÈRE UNIVERSELLE
R/ Rassemblés devant toi parmi cette humanité, nous portons vers Toi nos détresses et nos joies !
En venant célébrer l’eucharistie, nous venons aux noces préparées par le père de la parabole. « Tous invités » nous dit Isaïe.
– Pensons à ceux qui ne pourraient se joindre au festin : aux malades en général et aujourd’hui particulièrement aux malades victimes de la Covid 19, eux, leurs familles et le personnel qui les soigne. Nous te prions.
– A la table des noces où tu nous invites, nous te confions ceux qui souffrent déjà des retombées économiques de la pandémie, ceux qui ont peur de perdre leur travail et d’être précipités dans la précarité. Que le Seigneur essuie leurs larmes comme le prophète promet. Nous te prions.
– A la table des noces où tu nous rassembles, nous te recommandons notre communauté. Eveille en elle le désir de participer au bon vivre ensemble communautaire en hommes et femmes d’espérance. Nous te prions.
Témoignage
J’ai vu fréquemment Maddy Roche pendant 11 ans, dans le cadre du groupe de lecture figurative des textes bibliques animé par Marie-Michèle Grolleron. Nous nous réunissions une fois par mois autour d’un programme de lecture défini pour l’année par Marie-Michèle et dînions ensemble avec les victuailles apportées par chacun.
Maddy contribuait de façon originale à cette lecture en commun en ouvrant souvent une perspective imprévue fondée sur son expérience personnelle. Je me souviens en particulier de ses éclairages sur les questions de fratries qui tiennent une place significative dans le Premier testament. Elle en savait quelque chose, elle qui avait de nombreuses sœurs et un unique frère.
Après la dissolution du groupe en 2014, j’ai revu Maddy rue Tessier où, avec son élégance de Lyonnaise aimant les beaux foulards en soie, elle s’impliquait dans la vie collective de cette maison de retraite gérée par la fondation Lejeune. Son indépendance d’esprit et sa douce fermeté donnaient du fil à retordre à ses responsables.
Bien que féministe, Maddy n’a coupé la tête d’aucun Holopherne. Mais, quand je pense à elle, me vient à l’esprit le livre de Judith que nous avions lu ensemble. En particulier le verset 7 du chapitre 8 : « Judith était très belle et d’aspect charmant ». Notre Maddy aussi…
Bernard Boët, Paris, le 2 octobre 2020.